Transcript |
- 200
II faut d'abord faire tremper la tige avant de la couper. Au moyen d'une lame de rasoir tranchante, un artisan tres habile decoupe de minces feuilles tout en tournant la tige cylindrique. Apres avoir seche au soleil plusieurs jours, ces feuilles sont taillees et ne subissent aucun autre traitement avant d'etre utilisees. La surface obtenue est luisante, molle ou velouteuse et translucide. Du fait que la peinture appliquee ne coule pas, eile rend possible l'execution d'illustrations tres detaillees. Si on applique de la peinture � l'eau ou detrempe de couleur vive sur le papier de moelle, celui-ci se gonfle immediatement sous faction de l'humidite, ce qui donne une impression de profondeur ou de tridimensionnalite. L'eclat digne d'un bijou des couleurs vives fait penser � une broderie ou meme � une mosaique. Du fait que la peinture ne coule pas, on peut peindre la surface au moyen d'un pinceau aussi fin qu'un cheveu. Malheureusement, les peintures sur papier de moelle sont tres fragiles, car ce papier devient tres friable et se casse facilement. II fait presque constamment l'objet de mesures de conservation.
On en sait bien peu sur les peintres sur papier de moelle, car seuls quelques-uns signent leurs oeuvres. La plupart des peintures sont probablement produites par des equipes dans un atelier, peut-etre meme � la chaine, chacun executant sans cesse un meme aspect ou element de la peinture : le visage, les vetements ou l'arriere-plan. II arrive que les visages d'une serie se ressemblent trop et soient � peine esquisses.
Un peintre experiment^ peut creer le dessin original, puis son armee d'apprentis reproduit d'innombrables copies au moyen de stencils ou en tragant les contours qu'ils colorient par la suite. Les themes des peintures, qui joueront un role tres important pour faire connaitre la culture chinoise � l'Occident, comprennent des paysages, des ports (en particulier les usines riveraines ou les hongs de Canton et les navires transportant leurs cargaisons), les coutumes, le jeu, les festivals, les manages, les funerailles, les punitions ou les tortures, les metiers, le march e, des scenes de genre de jeux ou passe-temps traditionnels, ainsi que des sequences comme la culture du the, la sculpture du jade, la production de ceramiques et la fabrication de la soie. Parmi les autres themes populaires, on retrouve les portraits des habitants du lieu, allant des
mendiants dans la rue aux riches aristocrates chinois et mandchous drapes dans leurs superbes habits. Les fleurs et les animaux sont souvent peints en detail, en particulier les plantes, les fleurs, les oiseaux, les insectes et les poissons locaux.
Bibliographie selective
Clunas, Craig. Chinese Export Watercolours. 1984.
Crossman, Carl L. The China Trade: Export Paintings, Furniture,
Silver and Other Objects, Princeton. 1972.
Williams, Ifan. "Beauty in Pursuit of Pleasure." Apollo.
November, 2006.
__________. "Views from the West, Chinese Pith Paper
Paintings." Arts of Asia, Volume 31, No. 5, 2001.
La garde du sabre japonais, la tsuba
Le sabre est l'objet le plus venere du samourai. II est considere comme � lame � du samourai, car il est l'incarnation de son code de conduite, appele bushido, caracterise par l'autodiscipline, un devouement inconditionnel et la maitrise supreme des arts martiaux. Seule la classe des samourais a le privilege de porter deux epees, un long sabre (katana) pour l'attaque et la defense, et une petite epee (wakizashi) pour se suicider au besoin. Les anciens sabres japonais, fabriques depuis le 16e siede jusqu'au milieu du 19e siede, sont des exemples du savoir-faire artisanal le plus perfectionne du Japon. Ces sabres sont l'arme de combat la plus proche de la perfection de l'epoque et la plus aiguisee jamais realisee. Les accessoires de la lame sont consideres comme d'importantes oeuvres d'art et, tout comme les lames, font l'envie de nombreux collectionneurs. La partie la plus decoree du sabre est la garde, appelee tsuba, un disque plat qui separe la lame de la poignee. La tsuba, qui doit etre � la fois solide et legere, contribue au controle et � l'equilibre general du sabre en procurant un centre de gravite precis. Elle a pour principale fonction d'empecher la main du samourai de glisser sur la lame et de se couper. Elle constitue egalement un important dispositif de defense en bloquant le sabre de l'opposant qui pourrait glisser contre la lame et trancher la main du samourai.
|
---|