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- quatre-vingt-quinze pour cent des monasteres et temples du Tibet (dont le nombre est evalue � moins six mille) par I�armee chinoise et les Gardes rouges (qui se composent � la fois de Chinois etde Tibetains fortement endoctrines par I�ideologie du parti communiste chinois). Le parti communiste chinois ne s�est toujours pas excuse aupres de son propre peuple, les Han, pour la repression et les atrocites tres graves auxquelles il s�est livre au cours de la Revolution culturelle dont it a ete I�initiateur, et encore moins aupres des Tibetains eux-memes.
L�art tibe
Consacre presque exclusivement au culte bouddhique, I�art tibetain n�est que rarement pratique pour la joie exclusive de I�art. En fait, il represente le caractere existentiel du bouddhisme Mahayana�aussi connu sous le nom deTantrayanaou de Vajrayana (dit �le chemin ou le vehicule de diamants�) �lequel voit son art comme des plus sacre. La nature religieuse de I�art tibetain ne I�empeche toutefois pas d�avoir une valeur artistique ou esthetique. La sensibilite, en effet, y est rarement absente. Par exemple, le portrait peint, souvent prisonnier des stereotypes, n�en montre pas moins une diversity appreciable de styles degageant force et realisme, en particulier dans l�execution de facies, des costumes, des accessories et du decor. Bien que Part tibetain soit colore et attrayant, certains sujets sont susceptibles de repousser le profane. Dans un article intitule �The Art of Tibet� et publie dans Arts of Asia (vol. 15, n� 6), Robert F. Fisher resume ainsi ce trait de I�art tibetain: �La fagon qu�a I�art tibetain d�allier avec bonheur la grace et l�elegance � la colere et � la ferocite, etonne souvent I�observateur, qui se voit ainsi rappeler la coexistence permanente de ces extremes dans la nature comme dans sa nature propre.�
Plusieurs fonctions sont liees � I�execution d�oeuvres d�art religieux au Tibet. La commande d�une oeuvre et son execution constituent des actions honorables et les merites que Ton s�attire ainsi augmentent avec la production. L�image peinte ou sculptee doit fournir au fidele l�inspiration necessaire � l�atteinte d�un etat de conscience plus eleve et la concentration qui lui permettre de se representer un dieu en particulier, au cours de son exercice de meditation. De cette maniere, I�image joue le role d�un lieu de rencontre intime entre I�etre adorateur et I�etre adore et aide le sujet � realiser, par I�esprit, I�unite avec le dieu represente. En offrantaux Tibetains une representation visible et tangible de la pleiade de dieux bouddhiques, l�art sacre du Tibet antique se voulait I�outil parfait pour communiquer sens et valeurs � une population en grande partie humble et analphabete, qu�il guidait ainsi sur la voie du mysticisme. Cet art montre aux fideles la place qu�ils occupent dans I�univers et leur revele la valeur et le sens de leur vie.
Les grands monasteres et les riches nobles ont ete les principaux patrons de I�art religieux au Tibqt. Ils on employe des artistes de tous genres, peintres, sculpteurset artisans, pour qu�ils creent des objets destines soit aux rituels, soit au culte prive. La plupart des oeuvres d�art sacre du Tibet ont ete congues par des moines qui gardaient I�anonymat en ne signant presque jamais leur creation. Plus que I�ex- pression d�un style propre, le moine-artiste tibetain recherchait avant tout la preservation et la permanence de la tradition artistique � laquelle il avait ete forme. Ce faisant, le moine restreignait sa creativite et sa liberte d�expression. Pourtant, en depit des limites d�ordre liturgique et iconographique des themes religieux, les
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