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- manuelle. La calligraphie doit faire preuve d�originalite, de style, de vigueur et de personnalite.
La poesie et la peinture sont, eiles aussi, intimement liees. Des les epoques Yuan et Ming, il etait coutumier pour les peintres erudits doues en poesie et en calligraphie d�inscrire un poeme sur leurs tableaux. Ces poemes etaient souvent lyriques et completaient le fond pictural au moyen de la narration ; ils firent ainsi un avec la peinture, l�un complementant la croissance et le developpement de l�autre. Souvent, le poeme est Lame de la peinture ; il peut nous renseigner mieux sur la vie privee du peintre que toute autre source. Ce genre d�inscription peut transformer une peinture a priori eonventionnelle en un document eminemment humain. Le poeme est souvent aussi important que le contenu image pour la comprehension intime du paysage. En raison de la fusion parfaite des trois perfections : poesie, calligraphie et calligraphie, il sera difficile de decider laquelle des trois est la plus importante.
Dans son ensemble, la peinture chinoise devint la chasse gardee d�une classe distante et independante, celle des gentlemen-savants ou erudits (wenren) qui depuis leur enfance etaient formes � manier le pinceau avec maitrise et dexterite. Du fait qu�ils venaient de families cultivees, ils jouissaient de l�immense privilege d�une longue et difficile formation qui etait necessaire pour maitriser � la fois la calligraphie et la peinture. Ces erudits peignaient pour leur plaisir personnel et leurs tableaux constituaient un moyen de surmonter leurs moments de depression et d�exprimer leurs sentiments. Ils revolutionnerent la peinture en exprimant temperament et integrite au niveau meme de la technique du pinceau au lieu de tenter de creer des images d�une fidelite realiste comme les peintres professionnels. Certains d�entre eux devinrent de distants reclus, heureux de recevoir � l�occasion la visite d�autres peintres amateurs. Chacun montrait ou echangeait ses tableaux qui etaient juges pour leur intelligence, leur ingenuite ou leurs obscures allusions. Pour s�exprimer, ils ne se limitaient pas seulement � la peinture mais avaient recours aussi � la musique, la poesie, la calligraphie et collectionnaient de beaux objets d�art. Beaucoup d�entre eux devinrent de fins Connaisseurs en vieilles peintures et antiquites.
On peut retracer la tradition de la peinture erudite jusqu�� l�ere Tang (618-907). Cependant, la peinture chinoise connut sa pleine apogee durant l�ere Song (960-1279). Celle-ci vit l�eclosion de deux ecoles. L�ecole de peinture paysagiste du Nord peut etre caracterisee par une grande audace recourant � des touches epaisses et anguleuses et � des ombres sombres et claires. L�ecole du Sud insistait sur la serenite, la delicatesse, l�harmonie. Le puissant rythme lyrique de la peinture de cette periode evoque presque une piece musicale qui invitait le spectateur � deambuler dans le paysage brumeux et � en partager l�experience avec l�artiste. Les styles et les formes de la peinture paysagiste Song se multiplierent, ouvrant la voie au lavis � l�encre. Les lavis etaient appliques en l�absence des contours � l�encre, et cela produisait encore plus d�eclat, puisque la nature elle-meme n�etait pas censee etre renfermee dans un contour. De nombreux historiens sont convaincus que le niveau de perfection atteinte par la peinture de l�ere Song n�a jamais ete surpasse au cours des dynasties suivantes. Les outils stylistiques et theoriques s�enrichirent ou continuaient � s�elaborer au cours des periodes successives, mais examinees de pres, les peintures revelent que l�approche fonciere de l�ere Song demeurait inchangee.
Le developpement superbe de la peinture Song doit beaucoup au soutien imperial, particulierement � l�etablissement de l�Academie de la Peinture, evenement qui fonda les traditions academiques ou de Cour de la peinture chinoise. Ce type de soutien imperial
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