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- diminua cependant en importance apres la prise de pouvoir par la dynastie mongole Yuan (1271-1368). La famille imperiale s�averant incapable de promouvoir les arts, c�est aux savants et aux personnes � serieuses � qu�il incomba de garder la flamme vivante. Alors que le regime etranger ne recrutait pas d�erudits comme fonctionnaires par crainte de sedition et que beaucoup d�erudits ne desiraient pas travailler pour les Mongols et tenaient � rester fideles � la Chine, il n�etait des lors pas surprenant que de nombreux erudits aient prefere se consacrer � des activites artistiques. La tradition de la peinture de l�amateur-savant ou la peinture erudite refleurit ainsi et prit le devant de la scene. On s�eloigna du style de l�art de Cour traditionnel et, � partir de l�, cette tendance devint de loin la plus innovatrice et la plus fascinante des traditions de peinture qu�ait connu la Chine.
Faisant suite aux annees maigres de la dynastie Yuan, les nouveaux maitres de la dynastie Ming (1368-1644) prirent soin de restaurer les valeurs et les institutions traditionnelles, ce qui impliquait aussi le retablissement de la coutume consistant � demander aux peintres de servir la Cour. Ces peintres de Cour furent connus sous le nom d�Ecole Zhe. Ils s�inspirerent des peintres paysagistes classiques de l�ere Song meridionale avec leurs brumeuses distances et les coups de pinceau angulaires. Les peintres Zhe etaient consideres comme des professionnels vivant de et pour la peinture et qui avaient l�obligation de produire des tableaux selon les caprices de la Cour. Les peintres erudits de l�Ecole Wu etaient, tout au contraire, anti-elite et peignaient uniquement pour leur propre satisfaction intellectuelle. Les peintres Wu erigeaient un monde ideal de l�art de leur cru et continuaient la tradition erudite romantique des maitres Yuan. Dans l�ensemble, les oeuvres de l�Ecole Zhe avaient un aspect formel, etaient d�un contenu riche et ambitieux quant � leur composition et leur realisation s�averait co�teuse en temps. L�Ecole Wu, quant � eile, etait plus simple et plus libre, plus proche aussi de la liberie d�esprit du Bouddhisme Chan (Zen). Ces artistes insistaient sur l�expression du go�t poetique plutot que sur la demonstration d�une competence technique.
Dong Qichang (1555-1636), un celebre peintre du XVIe siede, tenta d�etablir une classification de tous les artistes selon une categorisation en Ecoles du Nord et Ecoles du Sud. D�une maniere generale, il loua les traditions des erudits et critiqua celles des academiciens. Les peintres professionnels etaient ranges parmi les simples artisans alors que les peintres erudits etaient consideres etre de vrais artistes. Une bonne partie de son vocabulaire et de ses techniques sont decrits dans le fameux Manuel de Peinture du Jardin des Graines de Moutarde publie en 1679.
Les peintures de la dynastie mandchoue Qing (1644-1911) continuerent selon les preceptes etablis par Dong Qichang. La tradition picturale se divisa en plusieurs tendances divergentes. On peut constater, au debut de l�ere Qing, une grande richesse dans l�eventail et la qualite des styles, alors qu�on discerne une difference d�ordre general entre style orthodoxe et style individualiste. Les artistes de cette derniere tendance pr�naient l�excentricite, l�originalite et toutes sortes de liberies individuelles.
La tradition erudite orthodoxe respectait les grands maitres Yuan et Dong Qichang, et fut promue par les Six Grands Maitres du debut de l�ere Qing : Wang Shimin, Wang Yuanqi, Wang Hui, Wang Jian, Yun Shouping et Wu Li. Leurs tableaux sont caracterises par de douces formations montagneuses et des taches rondes de vegetation. Les individualistes sont beaucoup moins faciles � categoriser. Plusieurs des plus grands peintres individualistes peuvent etre classes en differents groupes tels que les Huit Maitres de Nanjing, les Maitres de Xinan, les Huit Excentriques de Yangzhou, et les peintres- moines. Les oeuvres de ces peintres peuvent etre interpretees comme figurant une
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