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- inspirent paix ou terreur, les statues religieuses du Tibet comptent parmi les plus interessantes et originales du monde.
On affirme generalement que les statues de metal tibetaines sont faites de bronze ou de laiton, mais l�analyse technique revele plut�t la presence d�un alliage de cuivre qui comporte un certain pourcentage de zinc, d�or et d�etain. Pour simplifier, cependant, nous emploierons ici lemot laiton. Pourcouler la plupartde ces statues, on a eu recours � des moules permanents ou � la technique de la cire perdue. Certaines statues sont faites de feuilles de cuivre que Ton a repoussees avant de les souder ou de les riveter. L�evidente difficulty que posait l�execution de certaines images detaillees aux bras, tetes et attributs multiples, temoigne de la grande dexterite atteinte par les sculpteurs-orfevres tibetains sur le plan technique.
Les statues metalliques etaient habituellement dorees et parfois incrustees de turquoises, de lapis, de corail, de perles, de pierres semi-precieuses, de verre colore ou de strass. On embellissait egalement les statues pardes incrustations de metal ou par une applique de metaux aux couleurs contrastantes. En outre, il faut noter que les statues etaient bien souvent peintes aux couleurs typiques qu�on associait ordinairement � leur sujet. Repeindre ou redorer regulierement une statue relevait d�un devoir sacre, car cetacte, considere comme hautement meritoire, avait pour but de maintenir la puissance de la divinite. L�interieur des statues etait ordinairement laisse creux pour que Ton puisse y deposer reliques et fetiches divers, destines � conferer � la statue son pouvoir mystique. Apresavoir ete scellee au moyen d�une mince plaque sur laquelle on estampait ou gravait le Symbole des deux eclairs, la statue etait consacree.
Les objets destines aux rituels
Le bouddhisme tantrique du Tibet utilise durant ses ceremonies fort complexes, un ensemble imposant d�objets destines aux rituels. Grandement specialises, ils ont ete faits avec dexterity de materiaux divers, qui vont du metal au bois en passant par les ossements humains. Certains de ces objets ne se retrouvent que dans le bouddhisme tibetain et ne sont pas utilises au cours des ceremonies propres � d�autres varietes du bouddhisme d�Extreme-Orient.
Parmi les nombreux objets metalliques lies aux rituels, on compte le sceptre- foudre (vajra) [62] et la cloche (ghanta) [63]; le moulin � prieres [65]; le poignard de ceremonie ou de l�exorcisme (phur-b�) [61] et la hachoir [64]; les recipients comme les lampes au beurre [68]; les aiguieres et les vases d�eau benite [VI]; les encensoirs; et des instruments de musique tels que trompettes, flutes, cloches et cymbales [76- 81]. Ornes habituellement de divers motifs religieux, ces objets sont aussi, dans bien des cas, incrustes de pierres semi-precieuses.
Les prieres (mantra) se trouvent souvent dans les moulins � prieres lorsqu�elles sont imprimees sur rouleaux de papier, mais, � l�occasion, elles apparaissent sur des tentures ou sont sculptees dans la pierre. Le mantra le plus repandu est une formule mystique de six syllables qui se dit �Om mani padme hum� (�Om, le Joyau dans le Lotus, Hum�). II est dit que la repetition de cette priere mettra fin au cycle des renaissances et ouvrira la porte du nirvana ou du salut definitif.
Les ossements humains, frequemment utilises dans la fabrication d�objets de ceremonie, ont joue un role tres important dans les rituels tibetains. Tres repandu, leur usage etait typiquement tibetain et on les croyait investis de puissants pouvoirs
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