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- compromis et s�etre adapte aux croyances locales. Le bouddhisme en viendra alors � exercer une influence civilisatrice enorme sur le Tibet.
Bien que la forme tibetaine de bouddhisme, appelee �Troisieme Vehicule� ou Vajrayana, tire certaines de ses facettes des cultures bouddhiques voisines de Chine et du Nepal, c�est I�lnde qui represented, pour le Tibet, la principale source de la foi. Plus encore que celles de la Chine, ce seront done les affaires religieuses du bouddhisme indien qui influenceront les Tibetains. N�est sans doute pas etranger � cet etat de fait un debat historique qui aura lieu, au Vllle siede, entre les moines chinois de la secte Chan et les partisans de l�ecole indienne ou tantrique du bouddhisme Mahayana. Les honneurs de ces discussions reviendront, en effet, � I�ecole indienne, ce qui provoquera l�expulsion des moines chinois du Tibet. Jusqu�� la disparition du bouddhisme en Inde autour de I�annee 1300, ce pays restera le lieu de pelerinage privilegie des Tibetains et c�est de l� que viendront la plupart des maitres bouddhistes et la plupart des ouvrages et oeuvres d�art d�inspiration religieuse. En outre, les mystiques indiens continueront � visiter le Tibet et y influenceront ainsi grandement la croissance du bouddhisme.
Cette fusion � la fois singuliere et puissante entre le bouddhisme tantrique introduit par Padmasambhava, la version indienne du bouddhisme Mahayana et la religion Bon, en viendra � etre designee sous le nom de lamaisme tibetain (le mot �lama� signifie �celui qui est superieur�).
On ne peut pas dire que le bouddhisme reussit� s�implanter sanscoupferirdans le Tibet antique, car, sous le regne du roi Langdarma (803-842), partisan du Bon, les bouddhistes sont victimes de persecutions et la foi bouddhique subit un grave recul. L�assassinat de ce roi par un moine bouddhiste tres devot provoquera la chute de la dynastie Yarlung et la fragmentation de l�autorite centrale du Tibet en diverses factions anarchiques.
Suit une periode obscure qui ne prend fin qu�� la charniere des Xe et Xle siecles avec la venue d�une nouvelle ere de grand epanouissement pour le bouddhisme. Ce renouveau, egalement qualifie de �seconde vague d�expansion,� nait surtout des enseignements d�Atisa (982-1054), grand maitre indien du bouddhisme invite par Yeshi-�, le roi Guge du Tibet occidental. Ce meme souverain envoie aussi le moine Rinchen Zangpo (958-1055) etudier en Inde pour qu�il puisse purifier la foi bouddhique au Tibet. Le bouddhisme tibetain doit cette renaissance en grande partie � ces deux moines enseignants et a la famille royale Guge.
Au fur et � mesure que la ferveur pour le bouddhisme s�approfonditdurant les Xle et XIle siecles, nombre de textes bouddhiques sont traduits et de nombreux monasteres et ordres religieux font leur apparition dans tout le Tibet. Ces nouveaux ordres comprennent le Kadam-pa, de la lignee d�Atisa; le Sakyapa, de la lignee de Drogmi et de la lignee hereditaire de la famille Khon; et diverses branches du Kagyu-pa, de la lignee de Tilopa, de Naropa, du traducteurtibetain Marpaetde son disciple Milarepa (1040-1123), lequel devient alors Tun des mystiques les plus aimes du Tibet et un modele pour quiconque desire comme lui atteindre I�illumina- tion par le yoga [28].
Au debut du Xllle siecle, le Tibet se soumet aux Mongols de Gengis Khan. A la mort de celui-ci, son fils Godan dirige le pays et choisit l�abbe du monastere de Sakya pour devenir son regent, retablissant, par le fait meme, une autorite centrale, dominee cette fois par la puissante secte Sakya. Le chef de cette secte, Phagpa (1235-1280) [I] se rend meme dans le capitale mongole en 1253 pour rencontrer Kublai Khan, fondateur de la dynastie mongole des Yuan (1271-1368) et dirigeant
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