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- normalement reliee au motif principal pourrait indiquer que la piece a ete manufacturee � une periode ulterieure.
Mentionnons ici que l'oxyde de cobalt utilise dans la fabrication des bleu et blanc de la dynastie Ming etait d'origine chinoise et contenait du manganese, ce qui donnait au bleu une teinte noir�tre ou gris�tre. La clarte et I�eclat des oeuvres executees pendant le regne de Ming Jiajing (1522-1566), et sous d'autres empereurs, est attribuable � I�utilisation d'oxyde de cobalt perse, compose precieux et pur, accessible � cette epoque. Pour peindre les bleu et blanc, on tragait d�abord les contours des motifs ou des sujets, pour ensuite en remplir l�interieur avec du lavis.
On trouve frequemment des traces de rouille sur la base depourvue de couverte des pieces les plus anciennes. Ces taches, generalement presentes sur les pieces de la dynastie Ming, sont attribuables aux impuretes ferreuses de I'argile. Cette derniere s'etant apparemment beaucoup raffinee au cours du regne de Chenghua, on ne remarque ces imperfections sur aucune des plus belles pieces de cette epoque.
Soulignons l�importance de la prudence dont il faut faire preuve lorsqu�on precede � la datation des pieces qui portent une marque. On doit en effet savoir que la marque d'un ancien empereur etait inscrite sur de nombreuses oeuvres au cours de periodes ulte- rieures. Ainsi, la marque de Xuande et celle de Chenghua, regnes classiques de la dynastie Ming, furent frequemment utilisees sur des pieces creees apres leur regne. En outre, vers le milieu et vers la fin du regne de l'empereur Kangxi (1690-1722), la marque de Chenghua fut meme davantage utilisee que le Symbole de l�empereur au pouvoir. Je possede d'ailleurs moi-meme une petite piece qui a pour marque le premier caractere de la marque de Chenghua et le second de la marque de Kangxi (c�est-a-dire : Cheng Xi), erreur attribuable sans doute � une distraction de I�artiste (fig. 87).
Notons cependant que la calligraphie de la marque de Chenghua utilisee sous le regne de Kangxi differe considerablement de celle executee au cours du regne de Chenghua. A I�epoque de ce dernier, les caracteres etaient en effet inscrits tres pres l�un de l'autre, � l�interieur d'une cartouche rectangulaire. II semble en outre que Ton produisait � cette epoque une tres grande quantite de bleu et blanc et que seuls deux ou trois ouvriers etaient charges d�apposer les marques sur les pieces imperiales. Par consequent, il est parfois possible de distinguer les vraies oeuvres de I'epoque Chenghua des autres pieces simple- ment en observant la calligraphie, mais tout en demeurant conscient de l'habilete des faussaires des periodes subsequentes.
A la suite du regne de Chenghua, la production de bleu et blanc connut une importante expansion et les beaux decors aeres du debut du XVe siede firent place � des motifs extremement denses. Les pieces imperiales de Hongzhi (r. 1488-1505) et de Zhengde (r. 1506-1521) continuaient de presenter des motifs de dragons et d�autres animaux mythi- ques, alors que les pieces non imperiales illustraient plut�t des volutes de lotus ou des vagues dans lesquels s�entrelagaient dragons et animaux mythiques. Ajoutons que cette tendance fut aussi remarquee sur quelques pieces imperiales du debut du regne de Jiajing (1522-1566). Les dragons des porcelaines fabriquees � la fin du XVe et au debut du XVIe siecles sont dotes d�yeux globuleux, tout � fait caracteristiques. Nous disposons de nombreux documents qui portent sur l�influence musulmane des pieces de la periode de Zhengde et selon lesquels les decors de plusieurs pieces de cette epoque comprenaient des caracteres arabes. L'une des caracteristiques des ceramiques de cette periode est le nombre important de nouvelles formes, parfois inspirees de la ferronerie arabe.
L�exportation des bleu et blanc, amorcee au milieu de I'epoque Yuan, semble avoir ete tres faible au debut de la dynastie Ming. On exporta tout de meme des pieces de qualite superieure en Perse, en Indonesie et en Inde. Le debut du XVe siede coincide avec les grandes explorations maritimes de la Chine, sous la direction du celebre amiral Zheng He. II est done etrange qu�aucun bleu et blanc de qualite ne fut alors exporte. On estime que les
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