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- Quant aux bleu et blanc japonais, dont le style est un derive des oeuvres chinoises, on croit qu�ils ont ete produits pour la premiere fois au debut du XVII6 siede, par des potiers Coreens travaillant dans la province de Hizen. L�histoire veut qu'en 1616 un Coreen naturalise Japonais, du nom de Ri Sambei, decouvrit l'argile necessaire � fabrication de la porcelaine, pres de la ville d'Arita. Peu de temps apres, on produisit des bleu et blanc cuits � haute temperature dans la province de Kyushu. On appela sometsuke ces poteries japonaises au bleu de cobalt peint sous couverte particulierement influencees par les bleu et blanc produits au cours des regnes des deux derniers empereurs Ming, Tianqi et Chongzhen. Legerement plus epaisses, plus lourdes et plus grossieres que leurs modeles chinois, ces poteries presented des decors peints en bleu de cobalt sous couverte d'une qualite inferieure. D�une feinte gris�tre, ces decors avaient tendance � couler au cours de la cuisson. Neanmoins, certains fours finirent par produire d�excellentes copies des pre�mieres poteries chinoises.
Lors de la chute de I�empire Ming, au milieu du XVIIs siede, les principaux marchands europeens, les Neerlandais, se sont tournes vers le Japon pour commander la fabrication de porcelaines qu�ils souhaitaient importer. Resultat: l�industrie de la porcelaine japonaise connut un essor, produisant literallement, pendant une periode de moins de quarante ans, des millions de pieces destinees � l�exportation, jusqu'� ce que les fours chinois reprennent leur exploitation, au cours des annees 1680.
Les Portugais, quant � eux, furent les premiers � faire la commercialisation des bleu et blanc chinois en Europe de I�Ouest, au debut du XVIe siede, � bord de navires appeles �carracks�. Des la fin de ce siede, les artistes portugais commencerent � imiter ces porcelaines. Les Espagnols firent de meme au cours de leur occupation du Portugal, de 1580 � 1640. De plus, les galions espagnols de Manille debarquerent au Mexique avec des provisions de bleu et blanc de Chine, ce qui y entraTna la production de certaines imitations.
En Italie, au cours des annees 1580, les potiers Medici tenterent d�imiter les bleu et blanc de Chine et reussirent � produire une porcelaine a p�te molle de qualite. Aujourd'hui, il ne reste plus que 50 pieces de ces toutes premieres porcelaines occidentales. Ajoutons qu'auparavant, au cours de ce siede, des artistes italiens avaient dej� tente de reproduire les decors des bleu et blanc de Chine sur leurs poteries de Majolique.
En 1602 et 1604, les Neerlandais s�emparerent des carracks portugais, charge de porcelaines bleu et blanc chinoises. La vente de cette marchandise � Amsterdam connut un succes foudroyant, qui devait avoir un enorme impact sur la culture europeenne. A partir de ce moment, les Pays-Bas dominerent le commerce de la porcelaine orientale pendant le siede suivant, par l�entremise de la Compagnie neerlandaise des Indes. Les Neerlandais baptiserent les bleu et blanc de Chine �Kraak-porselein� et ces derniers eurent une influence notable sur devolution ulterieure de la ceramique en Europe.
L�importation de bleu et blanc chinois en Europe stimula d'autres artistes. Au XVIIe siede, des potiers allemands d�Hambourg, de Francfort et de Hanau copiaient les faiences neelandaises de Delft ou les bleu et blanc de Chine de cette epoque. En 1708, un Allemand du nom de Bottger crea la premiere porcelaine � p�te ferme d�Europe, produite � Meissen. Cette porcelaine s'inspirait grandement des bleu et blanc chinois tant dans ses formes que dans ses motifs.
Au milieu du XVIIs siede, les potiers frangais de Nevers creaient des reproductions de qualite de bleu et blanc orientaux, qui connurent un tres grand succes. La manufacture de ceramiques de Saint-Cloud, etablie en 1696, fabriquait aussi certaines imitations de qualite des bleu et blanc orientaux.
Pour leur part, les Anglais etaient egalement friands des bleu et blanc de Chine. Apres l�accession au tr�ne d'Angleterre de Guillaume d�Orange, en 1690, le commerce avec l�Extreme-Orient s'intensifia et les artistes anglais commencerent � creer des reproduc�tions de porcelaines chinoises et japonaises et de faiences de Delft, entre autres � Bristol, � Southwark et � Lambeth. En 1780, Thomas Turner, de Caughley, fut le premier artiste �
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