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- 18 Gourou indien
II semble que le sage indien represente dans ce paysage d�inspiration chinoise soit Gayadhara ou le mahasiddha Shantideva. Gayadhara, qui venait d�une famille de lettres, se rendit au Tibet au IXe siecle pour repandre les enseignements de Virupa. Les thangka le represented d�ailleurs souvent en compagnie de Virupa. Pour sa part, le mahasiddha Shantideva, qui vecut de 695 � 730, etait prince heritier lorsqu�il renonga � la couronne pour se consacrer � l�etude de bouddhisme. Pareille humilite fut incomprise et le prince dut faire la preuve de son savoir dans un discours. C�est pourquoi il est represente dans la pose de I�argumentation, comme c�est le cas pour le present thangka.
Dans le coin inferieur gauche, on apergoit Mahakala aureole de feu. Sous cette forme, il porte le titre de Seigneur de la tente. Son baton magique sur les bras, il tient un hachoir et un cr�ne-gobelet. A la droite de Mahakala, un autre mahasiddha verse de l�eau sacree sur des fleurs.
En haut, � gauche, la dakini Naro Khachoma tient un cr�ne-gobelet un hachoir et un khatvanga. On invoque habituellement les dakinis pour se faire conferer des facultes mystiques ou siddhi. A droite, on remarque un mahasiddha assis sur une peau d�antilope et tenant au khatvanga, un cr�ne-gobelet et un tambour double.
19 Portrait d�un grand moine Sakya-pa
Bel exemple du portrait tibetain consacre aux pretres, ce thangka represente un grand moine Sakya-pa nimbe et tr�nant tel un dieu en plein centre, deux bodhisattvas � ses cotes. A la gauche comme � la droite de ce dignitaire sont represents d�autres personnages, plus petits, de la meme lignee. Plusieurs deites et mahasiddhas ornent la partie superieure pendant que, de maniere generale, les divinites protectrices (des dakinis dans le case present) occupent plut�t le registre inferieur. On notera avec quel realisme remarquable ce vieux moine � la couronne de cheveux blancs a ete executes. On associecegrand personnage� Kunga Nyingbo (1092-1158), membre de la famille noble Khon et fondateur de la secte Sakya-pa. La collection Ernst Jucker renfermerait le plus vieux thangka de ce genre (thangka representant des personnages de la meme lignee); il s�agit d�une oeuvre du Xlle siecle figurant un grand pretre Sakya- pa (voir Pal, Tibetan Paintings, photo n� 6). Le vieux pretre du present thangka ressemble egalement beaucoup au moine �ge qui apparait dans le coin inferieur gauche du portrait paru dans Pal, Art of Tibet, photo n� 20: on y voit un moine assis sur un tr�ne semblable et adoptant avec ses mains le geste de la predication (mudra dharmacakra), comme le premier.
20 Portrait d�un grand moine Nyingma-pa
Ce grand lama de la secte Nyingma-pa (les �bonnets rouges�) adopte le geste de la predication avec ses mains, qui tiennent aussi deux tiges de lotus
surmontees par un vajra et une cloche. Ces deux attributs nous revelent que ce personnage en- seignait le tantrisme. II semble qu�il soit entoure de scenes montrant le cycle de sa vie.
21 Scenes de la vie de Tsong Khapa
La figure centrale de ces thangka est Tsong Khapa (1357-1419), grand reformateur spirituel du boud�dhisme tibetain et fondateur de la secte des bonnets jaunes au Gelug-pa. Initie tres jeune au bouddhisme, il surpassa bient�t ses maitres et se rendit dans les grands monasteres y recevoir une formation plus poussee. On raconte qu�il aurait etudie avec 108 professeurs, nombre probablement symbolique. Ses grandes connaissances religieuses I�amenerent � ecrire d�importants ouvrages caracterises par leur precision, leur concision et leur clarte. Sa force residait dans une indubitable authenticity, I�exemple de perfection qu�il montrait aux autres et la confiance absolue qu�il mettait dans les enseigne�ments du Bouddha. La secte des bonnets jaunes, qu�il fonda, fut, jusqu�� l�epoque moderne, la secte la plus puissante du Tibet. Son image est I�une des plus repandues de I�iconographie tibetaine.
22 Le mandala du kartrika
Ce mandala sort de I�ordinaire, parce qu�on y a substitue aux divinites habituellement placees au centre plusieurs exemplaires d�un seul et meme symbole, le hachoir de ceremonie tantrique ou kartrika. Arme des protecteurs tantriques, le kartrika est utilise par les moines au cours de certains rituels pour trancher les racines vitales de demons qui font obstacle � la foi. Le centre du mandala est orne d�un lotus stylise en forme de rosette dans lequel le symbole du hachoir se repete, formant huit rayons. Hors du cercle, le kartrika est represente en train de couper un personnage etendu sur le dos et, aux quatre portes de I�enceinte carree, le meme symbole monte un lion. Le mandala a trois frontieres. A I�exterieur, on remarquera les huit cimetieres, bordes par des flammes. La frontiere interieure de petales de lotus symbolise le developpement de la vision spirituelle. Ce genre de mandala pourrait egalement s�appeler �mandala de Mahakala.�
23 Mandalas de la deesse Tara
Une forme differente de la deesse Tara occupe le coeur de chacun de ces cinq mandalas. Tara y est entouree de divinites complementaires, qui sont disposees selon un order systematique, dans une enceinte caree munie d�une porte aux quatre points cardinaux. On notera que le point central constitue le point de convergence ou de rayonnement de toutes les lignes. Les nombreux personnages � l�exterieur des mandalas comprennent des bouddhas, des bodhisattvas, des gourous et un protecteur. Une grande qualite artistique caracterise ces mandalas.
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