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- ses deux predecesseurs, il etait un fervent collectionneur de porcelaines et ses pieces favorites lui inspiraient d'ailleurs souvent des poemes.
En 1736, il nomma Tang Ying � la succession de Nian Xiyao comme directeur des fours de Jingdezhen. II ne fait aucun doute que ce dernier fut le plus avise des trois grands directeurs du centre au cours de I�epoque Qing. C�est en effet sous sa direction que les realisations de Jingdezhen atteignirent une nouveaute et un raffinement sans pareils. Gestionnaire efficace, il avait gagne I'admiration et la confiance des potiers en partageant leur repas et leur couche, afin de se familiariser entierement avec leur art.
Tang Ying avait une connaissance approfondie de tout I�aspect technique de la cerami- que et decouvrit le secret de nombreuses nouvelles glagures. II consacra beaucoup de temps a l'etude des proprietes des diverses argiles et glagures et de leur cuisson et, par consequent, acquit une maitrise parfaite de la finition et de la translucidite des pieces.
Sous sa direction, les imitations des poteries classiques d'autrefois furent accomplies avec brio, pour satisfaire � une demande de plus en plus grande. Son genie et son habilete ne furent jamais egales. Parfaitement s�r de ses gestes, il semble qu'il reussit tout ce qu'il entreprit.
Les decors des porcelaines bleu et blanc du regne de Qianglong n�ont, malgre leur delicatesse, ni la vigueur ni la beaute de ceux peints au cours du regne de Kangxi. Dragons, phenix, peches, chauve-souris, personnages dans des jardins, les Huit immortels, etc., continuerent d'etre reproduits. En outre, la tendance � imiter les bleu et blanc du debut de la periode Ming est particulierement forte � cette epoque, o Ton copia un plus grand nombre de formes. Les ceramiques de cette periode refletent souvent un certain archai'sme, soit la copie des formes et de la composition des decors des anciennes pieces de bronze chinoises. On appelle fang ku (copie d�antiquites) cette pratique, frequente en Chine, qui consiste � adapter une ancienne forme d'art chinois au contexte actuel.
Comme les porcelaines au decor polychrome recevaient de plus en plus la faveur des amateurs, la popularity des bleu et blanc s'estompa et leur qualite ne cessa de se deteriorer. II semble que vers la fin du regne de Qianlong ils fussent passes de mode dans le marche national. Par contre, on continua d�en produire en grande quantite pour (�exporta�tion vers les marches occidentaux. Des services de vaisselle complets de plusieurs centaines de pieces furent commandes plus frequemment que jamais; ils presentaient souvent une bordure bleue peinte sous couverte et les armoiries familiales emaillees sur couverte (voir fig. vii).
On estime qu�avant 1800, plus de 60 millions de pieces de porcelaines chinoises, dont une tres grande proportion de bleu et blanc, furent expedites vers I�Occident. La suprem- acie commerciale de la Chine dans ce domaine dura jusqu�au debut du XIXe siede, quand les manufactures europeennes, qui pouvaient s�adapter plus rapidement aux modes, commencerent � supplanter les fabriques chinoises.
A cette epoque, I�Amerique manifestait eile aussi un engouement grandissant pour la porcelaine chinoise. De 1784 � 1839, des navires yankee importerent d'enormes quantites de porcelaines chinoises en Amerique, o on leur reservait un usage pratique plut�t qu�esthetique. Parmi ces pieces, les bleu et blanc, en particulier les poteries de Canton et de Nankin, souvent decorees d'un motif de saule (fig. 114), et les poteries de Fitzhugh, etaient les plus populaires, en raison de leur co�t moins eleve et de leur charme pittoresque et vieillot aux yeux des Americains. Au debut du XIXe siede, seuls quelques motifs etaient offerts.
Au cours du XIXe siede, on assista � une deterioration constante de la qualite des bleu et blanc chinois, particulierement en ce qui a trait � la porcelaine elle-meme et � la couverte blanche, plus grassiere et plus gris�tre qu�auparavant (fig. 118). On fabriqua neanmoins quelques pieces de qualite sous le regne de Daoguang (1821 -1850), periode au cours de laquelle on tenta brievement de proceder � la relance de la ceramique (fig. 116).
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