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- trouvait rarement sur le pupitre des erudits des ensembles assortis d�objets pour la calligraphie ; ces pieces etaient plut�t rassemblees au cours du temps en tant que cadeaux ou achats, chaque piece devant s�harmoniser autant que possible avec les autres articles favoris.
Parmi les autres objets qu�on pouvait trouver eventuellement sur ce pupitre se trouvait un recipient � encens destine � creer une atmosphere favorable � la calligraphie et � la peinture. II etait frequent d�y trouver aussi une theiere et un verre � rafraichissements ou bien encore une cruche � vin et des verres pour les visiteurs.
II y avait egalement des livres ainsi que des calligraphies et des peintures suspendues aux murs. On pouvait souvent y voir des pierres de forme inhabituelle posees comme objets d�art sur un piedestal, des paysages sur des plateaux ou des bols d�eau avec des cailloux, diverses ceramiques anciennes et des vases en bronze. Puis, dune fa^on ideale, on pouvait trouver suspendue au mur une epee ancienne pour rappeler qu�il y a deux mille ans les erudits etaient des guerriers. De meme, et egalement suspendu au mur, on y trouvait eventuellement un instrument de musique, une vieille piece de preference. C�etait le gu-qin, un ancien instrument � sept cordes et sans frettes, en bois epais et avec une tres petite boite de resonance. Joue par les erudits pendant plus de deux mille ans, les musiciens professionnels ne l�avaient pas adopte � cause de son faible volume. Mais c�etait un instrument parfait pour la meditation et on avait ecrit � son intention des pieces shanshui (torrent-de-montagne : theme favori de poesie et peinture).
Collectionner des pieces anciennes
Les erudits consideraient les antiquites comme une source d�admiration et d�inspiration qu�il fallait collectionner et recopier. Pour certains savants, c�etait devenu une habitude que de monter laborieusement des collections d�antiquites pour meubler leurs studios et leurs bibliotheques et procurer ainsi une merveilleuse atmosphere cultivee. Durant l�ere Song on attacha un soin tout particulier � l�archeologie : publication de catalogues illustres d�antiquites, en particulier ceux des anciens bronzes rituels Shang (XVIe-XIe siecles AEC) et Zhou (Xle-IIIe siecles AEC), et leur collection par les empereurs, en particulier par l�empereur Dong Huizong (1101-1126). Bien que se trompant parfois, les chercheurs en archeologie de l�ere Song mirent au point quelques methodes importantes d�analyse, comme par exemple la recherche sur le terrain, des terminologies specifiques, un Systeme de classification et des moyens d�authentification des pieces. Ces methodes sont toujours utilisees en archeologie moderne. II existait deux fa^ons de collectionner des antiquites : imperiale et privee. L�empereur Huizong etait le collectionneur principal et travaillait � grande echelle, amassant peut-etre jusqu�� 10.000 bronzes rituels. Une des plus grandes collections privees appartenait au savant Zhao Mingzheng et � sa femme, Li Qingzhao. Li redigea une preface � l�ouvrage de son mari et deerivit � la fois leurs peines et leurs joies quand rassemblant les pieces. Su Shi et Zhu Xi, deux celebres personnalites erudites Song, etaient connues pour leur importante collection de bronzes antiques. Les savants aimaient souvent echanger des caiques des inscriptions portees sur leurs bronzes. C�etait la une coutume pour les erudits chinois depuis l�ere Song jusqu�aux temps modernes que de disposer des bronzes antiques sur leurs tables.
Les erudits chinois aimaient aussi collectionner des objets en jade. Le jade (nephrite) n�etait pas une pierre ordinaire aux yeux des anciens Chinois. Depuis les temps neolithiques, le jade a ete revere en Chine pour son usage dans les objets sacres, en tant
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