| Transcript |
- particulierement les formes et les decors des bleu et blanc crees d�apres les recipients de faience, d'argent, d�or et de laiton d'origines perse, syrienne et turque.
On pretend que c�est sous le regne de Xuande que la porcelaine bleu et blanc atteint son apogee, les artistes ayant acquis une mattrise inegalee de leur art. On qualifie en effet cette Periode d'��ge d�or� ou de �periode classique� des bleu et blanc Ming. Les pieces executees sous le regne de Xuande sont reconnues pour leur couverte, qui presente des petits trous qui lui donnent I'aspect d'une peau d�orange. Cette texture etait obtenue par
I explosion de minuscules bulles en cours de cuisson et par la presence d�impuretes de ter dans la couverte, resultant en des taches aux reflets de cendre argentes et produisant un �effet d�amoncellement�. Les decors bleus des pieces de la periode de Xuande etaient merveilleusement stables et permirent aux artistes de creer des chefs-d�oeuvre de naturel et de nuances. Ce succes est attribuable aux dosages precis du mineral de cobalt importe et du mineral chinois.
Au cours du regne de Xuande, les artistes commencerent � inscrire la marque (nianhao) de la dynastie et de l�empereur au pouvoir, � la base ou juste au-dessous de la bordure exterieure des recipents. On observa cette pratique sous le regne de Yongle, mais les pieces authentiques qui portent sa marque sont extremement rares. Au cours de periodes subsequentes, de nombreux artistes chinois appliquaient la marque d'un empereur prece�dent, par respect pour un style passe, mais parfois aussi dans le seul but de tromper les acheteurs, ce qui enframe parfois des erreurs de datation.
Certains documents font etat de la production des 58 fours imperiaux de la cour de Xuande, qui fabriquerent � eux seuls plus de 44 000 pieces de porcelaine destinees � cette derniere, la plupart d�entre elles des bleu et blanc.
Apres la mort de Xuande, il semble que le centre de Jingdezhen connut une periode de noirceur de 28 ans dans sa production de porcelaine
(1436-1464). Selon des documents historiques, en raison de mesures d�austerite, la fabrication des pieces imperiales etait en effet interdite. Neanmoins, un certain trafic de bleu et blanc semblait avoir lieu, qui comprenait l�utilisation de la marque de Xuande sur certaines pieces. On estime d�ailleurs ces dernieres de moindre qualite que les pieces Xuande originates.
Lorsque le pays retrouva son calme, sous le regne de Chenghua (1465-1487), on encouragea la production de porcelaines imperiales, qui reprit de plus belle, et on utilisa la marque de I�empereur. Les bleu et blanc de cette periode se distinguent par leurs decors delicats, soigneusement executes et d�un doux bleu argente obtenu par un melange de cobalt chinois. Ils se caracterisent egalement par la purete de leur glagure, douce et d'apparence lustree, et celle de leur porcelaine, d�un blanc ivoire. Dans la meme veine, la porcelaine du regne de I'empereur suivant, Hongzhi (1488-1505), continua d�etre produite selon la tradition artistique de la periode de Chenghua. Les pieces creees au cours de ces deux periodes constituent les oeuvres de l���ge d'argent� de la porcelaine bleu et blanc. C�est d�ailleurs au cours de ces deux regnes que l�on entreprit d�en faire l�exportation � tres grande echelle.
Au cours du regne de Zhengde (1506-1521), la porcelaine bleu et blanc subit certains changements. Les pieces devinrent en effet plus lourdes, le blanc de leur couverte est bleute et les motifs sont plus simples, plus denses et d�un bleu pale et delave. A cette epoque, les puissants eunuques musulmans de la cour imperiale commencerent � com�mander la fabrication d�objets usuels en porcelaine bleu et blanc au centre de Jingdezhen.
II s'agissait principalement d'articles qu�ils utilisaient pour leur correspondance, par exem- ple des porte-pinceaux, des enchers, des coffrets et des vases. Ils ont ete � l�origine de certaines tendances dans les formes et l�ornementation des pieces, qui etaient executees selon leurs croyances religieuses et leurs gouts ethniques, comme I�ajout d'inscriptions en arabe ou en perse extraites du Coran (fig. 25). Notons egalement que certaines autres
124
|
|---|
