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- La peinture
Les portraits tibetains les plus remarquables correspondent � deux genres de peinture. D�une part, il y a les fresques, qui couvrent les murs des monasteres et des temples et, d�autre part, les rouleaux de tissu peint appeles thangka (du tibetain thang yig, �annales� ou �archives ecrites�).
Au cours des annees qui ont suivi la conquete du Tibet par les communistes chinois en 1950, plus de six mille monasteres et temples, ainsi que leurs magni- fiques fresques anciennes, ont ete completement detruits. Les quelques monas�teres ornes de fresques qui ont ete epargnes, temoignent de la magnificence passee de cette forme d�art au Tibet et nous font mieux saisir l�ampleur reelle du patrimoine artistique perdu � tout jamais par Taction du parti communiste chinois. Par bonheur, un nombre imposant de thangka tibetains existe toujours au Tibet de meme que dans les musees et les collections privees d�Amerique et d�Europe.
Genre le plus repandu de la peinture tibetaine, le thangka se trouvait autrefois dans tout le pays, soit dans les monasteres, temples, palais, forts et maisons privees. II fait parfois partie des processions religieuses et certains exemplaires aux proportions gigantesques (correspondant � une hauteur de plusieurs etages) sont deroules � Toccasion de festivals religieux. Cette coutume est communement appelee �Tillumination solaire du Bouddha.� Comme nous Tavons mentionne pre- cedemment, les sujets pour le moins varies de ce type de peinture correspondent entierement � des themes religieux. Traduits en une grande diversity de formes et sous-tendant un large eventail d�intentions, ces sujets illustrent toutes les nuances possibles et imaginables de la pensee religieuse et manifestent les niveaux de sens presque innombrables des principes philosophiques et yogiques. La representa�tion et Tetablissement des proportions ideales des divinites sur ces rouleaux etaient soumis � un canon strict, edicte par les manuels d�iconographie indiens, lesquels donnaient une description detaillee des dieux. Ce genre de reproduction stereotypee complique la datation des thangka. En revanche, les limites imposees par les restrictions iconographiques n�ont pas empeche les createurs de thangka tibetains de realiser certaines des oeuvres d�art religieux les plus colorees et remarquables du monde. De fait, Tatout premier et le trait le plus frappant de la peinture tibetaine resident dans sa palette aux couleurs variees, riches et vibrantes.
Ces magnifiques couleurs sont obtenues � partir de diverses substances d�origine minerale et vegetale (par exemple, le rouge vient du cinabre et de la laque, le bleu de Tazurite et de Tindigo, le vert de la malachite, le noir du charbon et de la suie, etc.). Les couleurs minerales doivent etre melangees � de la colie d�origine animale mais pas les colorants vegetaux. On utilise couramment le mot �gouache� pour decrire le genre de matiere colorante employee pour les thangka, mais ce terme n�est pas toujours exact.
Traditionnellement, la realisation d�un thangka, qui est un acte de devotion en lui- meme, se deroule en quatre etapes distinctes: le preparation de la surface � peindre, Tesquisse, (�application des couleurs et Tencadrement de I�image. D�un point de vue technique, on peut sans doute parier d�une cinquiemeetape, celle de la consecration du thangka.
Avant de commencer � peindre, Tartiste etend sur un cadre en bois, un morceau de coton rectangulaire, ou � Toccasion de lin, tisse lachement. Le tissu est d�abord sature d�un melange de colle et de craie avant que la surface ne soit polie � I�aide
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