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- En 1853, les rebelles de Taiping prirent d�assaut Jingdezhen, massacrerent de nombreux potiers et br�lerent la manufacture imperiale, qui ne tut reconstruite qu�en 1864.
Sous le regne de l�empereur Guangxu (1875-1908), la qualite des bleu et blanc etait en general mediocre et les decors simplistes (fig. 123). En outre, untres grand nombredebleu et blanc tres rudimentaires et de pietre qualite furent crees � cette epoque et destines � un usage quotidien. On qualifie parfois ces pieces, aux decors peints a la h�te, de �poteries Qing de cuisine� (fig. 122). Objets utilitaires imparfaits, ils ne manquent toutefois pas de charme.
Au cours des annees 1920 et 1930, on produislt des porcelaines bleu et blanc d une qualite superieure � celle du XIXe siede, qui s'inspiraient des styles des periodes Ming et Qing. Quoi qu�il en soit, Tage d�or des fours de Jingdezhen etait bei et bien revolu.
L�influence des bleu et blanc chinois sur la ceramique des autres pays
La tres grande influence de la porcelaine bleu et blanc chinoise sur l�art de la ceramique du monde entier se remarque tant sur le plan de la technique que de la forme, des decors ou de la composition. Cette influence s�est exercee pendant une longue periode, dans un vaste territoire. Nous pourrions consacrer plusieurs volumes au sujet de la fascination que les bleu et blanc ont suscitee et au sujet de leurs imitations dans diverses cultures. Nous devrons neanmoins nous contenter de vous faire un bref resume de son impact sur la ceramique du monde entier.
Dej� au XIVe et au XVe siecles, on exporta des bleu et blanc chinois en Inde, en Perse, en Turquie, en Egypte et partout ailleurs au Proche-Orient, o se trouvent d�ailleurs des collections reputees de ces pieces. A la meme epoque, un grand nombre de bleu et blanc rudimentaires eurent pour destination des pays du sud-est de l'Asie, comme l�lndonesie, la Malaisie, les Philippines et le Vietnam (Annam).
Nous avons precedemment traite de l'influence que l�art islamique a eu sur les cerami- ques chinoises, comme l�utilisation du bleu de cobalt sous couverte, ainsi que l�adoption de diverses formes et decors. Or, reciproquement, les bleu et blanc chinois ont largement inspire les potiers du Proche-Orient. En effet, au debut du XIVe siede, les Syriens, et peut- etre aussi les Egyptiens et les Perses, commencerent � creer des imitations des bleu et blanc chinois sous forme de tuiles et de ceramiques. En Turquie, c'est approximativement entre 1490 et 1525 que l�on mit au point la celebre poterie Iznik, inspiree des bleu et blanc Yuan et Ming collectionnes par les sultans turcs. Enfin, en Perse, les poteries Kubachi, du XVIe siede, et Kirman, du XVIIs siede, doivent beaucoup aux bleu et blanc de Chine.
Les pieces de poterie avec bleu sous couverte fabriquees au Vietnam (Annam), aux XVe et XVIe siecles, sont en grande partie des imitations des bleu et blanc Yuan et Ming importes de Chine aux XIVe et au XVe siede. La qualite des materiaux des pieces vietnamiennes, comme la p�te et la glagure, etait inferieure � celle des oeuvres chinoises et le bleu sous couverte etait plus terne. En ce qui a trait aux decors, les artistes vietna- miens ont peu copie les Chinois, si ce n�est par l�emprunt de certains motifs, comme le lotus, la pivoine, le Chrysantheme, le prunus et le bambou, ou les poissons, les oiseaux et certains animaux. On obtint par consequent des oeuvres d une originale et d'une cre�ativity remarquables.
Pour leur part, les Coreens commencerent � imiter les bleu et blanc de Chine peu de temps apres l�etablissement de la dynastie Yi (1392-1910), plus precisement au centre de Punwon. La porcelaine bleu et blanc coreenne du XVe et du XVIe siecles affiche certains motifs types des bleu et blanc Ming, comme par exemple des petales de lotus sur l�epaule et la base des vases, mais les formes ont ete adaptees aux go�ts des Coreens. Les bleu et blanc de Coree sont des poteries quelque peu grosseres, d�un blanc gris�tre et aux decors bleu-gris sous couverte; ils n�ont nullement la qualite des bleu et blanc de Chine. II semble que le bleu de cobalt etait alors tellement co�teux qu'en 1754, l�un des rois Yi defendit son utilisation, sauf pour les pieces destinees � sa cour ou � la noblesse.
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