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- L�ere Song (960-1279) vit la mise en place complete dun � Systeme de fonctionnaires�, un Systeme dans lequel la voie du succes et de la richesse etait pavee d�une serie d�examens ecrits au niveau � la fois local, provincial et national, le tout pouvant mener � un examen d�entree au palais imperial lui-meme. Les distinctions hereditaires furent abolies, excepte pour la famille imperiale. Des groupes de pouvoir rivaux, tels par exemple de riches marchands, furent co-optes par le Systeme pour leur capacite d�acheter des titres d�examens d�entree au fonctionnariat - mais non les postes eux-memes - ce qui rappelle quelque peu les doctorats honoraires modernes.
Quand, au cours de l�Ere Yuan (1271-1368), un regime etranger tenta d�affaiblir la bureaucratie chinoise, la nature meme des examens s�ecarta de sa base analytique anterieure pour se fonder sur la memorisation et les talents litteraires. C�etait la une reminiscence du premier regime imperial chinois d�il y a plus de deux mille ans ; celui- ci avait re-oriente la critique politique vers une critique d�ordre litteraire et ceci etablissait un modele permanent privilegiant les dons litteraires � l�intention des savants-officiels. Ainsi, l�entiere aristocratie chinoise vint-elle � etre composee uniquement d�une meritocratie non hereditaire fondee sur l�education et les talents litteraires et ou la selection se faisait par un Systeme d�examens ecrits. L�ensemble des savoirs, de la litterature et des arts, se retrouvait du coup restreint � ce petit groupe de savants officiels. Sima Guang (1019-86), par exemple, considere comme Tun des plus grands essayistes chinois de tous les temps et par deux fois premier ministre, redigea une histoire officielle de la Chine qui est toujours en usage de nos jours. Su Shi (1037-1101), son protege, un dirigeant de l�aile conservatrice du gouvernement et qui demeure Tun des poetes les plus fameux de la Chine et un essayiste notoire, reste jusqu�� ce jour et avec son ami Mi Fu (1052-1107), le fondateur de l�esthetique erudite dans le domaine de la calligraphie et de la peinture.
Tous ceux qui pouvaient se le permettre, etudiaient en vue d�obtenir ces examens car c�etait le seul moyen de succes socialement reconnu. Le succes au premier de ces examens entrainait � lui tout seul des changements dans le Statut social, le port de vetements speciaux et un traitement de faveur dans le Systeme judiciaire. Celui qui passait l�examen national etait traite avec deference dans le pays tout entier. Meme avec un taux de reussite de 10% seulement, il y avait bien plus de dipl�mes que de postes disponibles. Beaucoup de ceux qui n�avaient pas de postes, passaient leur temps � se devouer aux Trois Tresors: poesie, calligraphie, peinture. Certains parmi ceux qui avaient reussi � obtenir des postes gouvernementaux prenaient une retraite anticipee pour se consacrer aux arts et � T etude. Dans chacune des grandes villes s�etait constitue un groupe social entierement dedie aux arts et compose � la fois d�officiels locaux ou retraites, de gens qui avaient reussi aux examens mais etaient en ch�mage, de medecins, de riches marchands et de pretres hereditaires taoistes cultives. On les appelait les wenren (litteralement : des personnes hautement lettrees et cultivees, des erudits). Ce Systeme de la fonction civile et la culture erudite qui en emanait s�etendirent tous deux et sans changement notable � la Coree, au Japon (o� il s�adaptait localement) et aussi au Vietnam.
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