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- la mainmise sur environ le tiers de la population et le quart du territoire consacre � Fagriculture. Le reste de la population et du territoire est divise en fiefs (hari) plus ou moins etendus sous la gouverne denviron 245 � 295 seigneurs feodaux, appeles daimyo. Ces derniers font partie de Tun de trois groupes. Les membres loyaux de la famille Tokugawa, qu on appelle � daimyo hereditaires �, detiennent des fiefs pres d�Edo au centre du Japon. Ceux qui ne sont pas parents mais qui sont tres loyaux � Ieyasu sont appeles � daimyo de Finterieur � et se voient attribuer des fiefs dans tout le domaine du shogun. Les daimyo dont on a des raisons de se mefier davantage se trouvent en peripherie du Japon et sont appeles � daimyo de Fexterieur �. Les daimyo installent leur ville- forteresse (Joka) la ou ils peuvent exercer un controle sur les principals voies de transport de leur fief. En theorie, tous les daimyo administrent leur territoire de fa^on independante, mais le bakufu s attend � une obeissance absolue de chacun dentre eux. II est strictement interdit � un daimyo de faire la guerre � un autre daimyo. Ieyasu enseigne aux daimyo � � rechercher Fexcellence dans lart de la plume comme dans Fart du sabre �. En observant cette regle, de nombreux daimyo deviendront avec le temps dexcellents administrateurs.
Durant la periode Edo, le shintoisme et le bouddhisme ne concordent plus avec le nouvel ordre etabli par le regime Tokugawa. Cest le neoconfucianisme chinois qui est promu philosophie d�etat du Japon et qui deviendra la principale source d�inspiration des codes ethiques tacites dune nation qui accorde beaucoup d�importance au Statut et au rang social. Le gouvernement Tokugawa recommande Fetude du confucianisme parce qu il convient � son objectif de maintenir Fordre social et une politique stable. Tout le pays est endoctrine dans la croyance � la loyaute et � la conformite absolues. Cette conviction met Faccent sur la relation souhaitable entre les gouvernants et les gouvernes, et favorise un sens profond de loyaute au regime Tokugawa. Cest � cette epoque que la position occupee par une personne dans la societe se fixe pour de bon. La distinction est nette entre la classe dominante des guerriers et toutes les autres classes. Les mariages sont formellement interdits entre les personnes qui n�appartiennent pas � la meme classe. Immediatement sous Fautorite du shogun viennent les seigneurs feodaux, les grands proprietaries (daimyo); viennent ensuite les divers grades de guerriers, les samourais, puis les paysans
et les artisans et, en dernier lieu, les marchands traites avec mepris, car on les considere comme une classe non productive.
Pour reduire la possibility de conspiration et asseoir leur domination sur les daimyo, les autorites Tokugawa les obligent � demeurer � la cour un an sur deux (sankin kotai). Ainsi, le daimyo et sa suite, composee de nombreux samourais et de leurs serviteurs, parcourent constamment les routes entre leur domaine et la capitale, Edo. Tous les daimyo doivent quitter leur epouse et leur famille et demeurer en otage toute Fannee � Edo. Pour ce faire, ils consacrent des sommes enormes � Fentretien d un ou plusieurs palais dans la ville. Environ la moitie de la population d�Edo, ou un demi-million de personnes, est composee de cette classe de guerriers desceuvres. Pres de 70 pour cent de la ville est occupee par ces residences de riches daimyo et celles de leurs samourais qui habitent des maisons de forme allongee � plusieurs habitations appelees nagaya. Des milliers de constructeurs et de charpentiers de tous les coins du pays viennent construire ces maisons et leur jardin.
Pour son voyage vers Edo, le daimyo tente d�impressionner ses semblables en faisant porter les meilleures armures � ses samourais, en vue de deployer toute la splendeur de sa puissante armee. Quand la procession traverse les villes et villages, les manants qui croisent sa route doivent se prosterner au sol. De magnifiques estampes illustrent Fescorte de mousquetaires, lanciers, archers et porteurs qui defilent en grande pompe derriere un daimyo. Une certaine dynamique sociale nait de la competition qui existe entre les daimyo. Ces derniers envoient des espions (rusui) observer les autres, ahn de verifier si leur apparat et leurs ceremonies rivalisent avec la norme du jour, en esperant meme la depasser.
Ces processions de daimyo, qui peuvent compter plusieurs centaines ou plusieurs milliers de personnes, sont d�importantes manifestations socio-economiques sur la grande route Tokaido qui longe la cote de Kyoto � Edo. Ces deplacements constants des daimyo et de leur suite alimentent le commerce dans le pays, amenent de nouveaux riches dans les boutiques et les auberges le long des routes et favorisent la propagation d une conformite culturelle � travers tout le Japon. Ces deplacements co�tent tres eher en temps et en argent au daimyo et contribuent ainsi � attenuer les risques de complots qui pourraient
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