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- de laques sont haut places dans la Hierarchie des artisans. Ce sont surtout les riches qui sen procurent. Les objets fabriques par les artisans du laque de la periode Edo sont demeures inegales pour leur variete et leur finesse d�execution. C�est le cas en particulier des laques maki-e (saupoudre de poudres metalliques) dont les motifs sont executes � la perfection. Des articles comme les kobako (boite � encens), les suzuribako (boite � pierre � encre), les tabako-dansu (trousse de fumeur avec pipes et etuis), les kaioke (boites � coquillages), les kushi (peignes), et les inro (boite � pharmacie), les aiguieres, les ustensiles et les contenants de toutes formes et de toutes tailles sont stupefiants par ce qu�ils revelent de creativite, par leur combinaison de vigueur, d�habilete et delegance, et par leur ornementation d or et d argent. Les magnifiques palanquins de bois laques avec leurs interieurs peints surpassent toutefois tous les autres produits laques. Ils servent surtout aux occasions speciales, comme au transport d�une mariee et de ses biens dans une impressionnante procession de noce.
Autant les manants que les classes privilegiees de la periode Edo soignent leur apparence personnelle en portant de delicats netsuke (boutons ou cordelette surmontee d�un ornement) pour suspendre � la ceinture une bourse, un baluchon ou une boite � pharmacie (inro). L�art de la sculpture des netsuke en ivoire, bois, corne ou laque atteindra son point culminant � cette epoque. Les themes de ces sculptures sont ingenieux et extremement varies, et peuvent aussi bien concerner l�histoire du Japon que le folklore ou les vegetaux et animaux.
Durant la periode Edo, le pays importe la soie de Chine, mais le Japon ne tardera pas � en produire et � fabriquer de riches tissus aux motifs caracteristiques tout en creant ses propres techniques. En cela, les artisans du quartier Nishijin, � Kyoto, se demarqueront. Miyazaki Yuzen, un artisan de Kyoto, mettra au point la magnifique technique du yuzen-zome (un batik � la p�te de riz). Les innovations japonaises en matiere de teinture, peinture, broderie, brocard, applique et repousse au hl d�or sont incomparables. Les motifs, riches sur le plan visuel, sont nettement japonais par ce qu�ils representent, exploitant notamment des sujets comme les fleurs, les oiseaux, les arbres et les vagues stylisees. Les trois albums d�echantillons (meibutsu gire) qui nous font connaitre les motifs des soieries de la periode Edo, don du regrette Bunzo Nakanishi et qui figure dans la presente exposition
et publication, nous permettent d�admirer par centaines la splendeur de ces motifs decoratifs elabores qui devoilent un sens de la couleur exceptionnel et une ingeniosite infinie. Les auteurs d�estampes ont sans doute consulte ce type d�albums de motifs de tissus pour creer les remarquables vetements de leurs gravures. Pendant que les nobles se vetaient de soieries magnifiques, les habitants etaient dans l�obligation d�observer des restrictions vestimentaires qui les empechent de se montrer trop presomptueux. Ils s�habillaient generalement de coton orne dun peu de soie. Au depart, les habits des paysans etaient extremement simples, confectionnes avec de la paille, du chanvre, de lecorce de m�rier ou du coton. Vers le milieu de la periode Edo, toutefois, le coton domine. C�est un materiel solide et facile � teindre.
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