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- aussi au genre de tissu dont il est fait, soie, gaze, coton ou chanvre. Ainsi, la soie et la gaze sont reservees aux classes superieures.
Un autre genre de costume que les femmes Han portent tous les jours se compose d�une blouse � manches longues, qui se ferme � droite et s�accompagne d�une longue jupe descendant jusqu�au sol. On a decouvert des exemples de ce vetement dans des tombes Han dans le Gansu et le Hunan. Au cours des siecles qui suivent, ce vetement, qui continue � etre prise, change peu. On lui ajoute parfois des bords de tissus contrastes et on en modifie la forme des manches. Les couctisanes des dynasties des Wei du Nord, par exemple, preferent une manche etroite en sa partie superieure mais plus ample � partir du coude. Le bord inferieur des jupes et l�extremite des manches sont parfois ornes d�un tissu � plis. Au lieu de se fermer du c�te droit, les deux pans avant de la blouse portee � cette epoque se ferment devant, ce qui forme une encolure en V. Les jupes se nouent � I�avant ou moyen d�une ceinture-echarpe dont on laisse pendre les longs bouts.
A l�epoque des Sui, la ceinture du vetement se porte tres haut. Les ensembles de jolies figurines representant des musiciennes et des danseuses montrent, en effet, une jupe � la ceinture elevee, qui recouvre une blouse aux manches longues et etroites (fig 35).
Sous les Tang, le vetement feminin typique se compose d�une blouse � manches etroites, d�une longue echarpe et d�une longue jupe � godets. La longue echarpe ou le ch�le apparaissent � l�epoque des dynasties du Nord et du Sud et deviennent tres en vogue sous les Tang. Non chinois � l�origine, le ch�le a probablement ete apporte de Perse via l�Asie centrale. L�echarpe, faite de soie mince et translucide, vient completer le vetement feminin. La plupart des femmes representees par des figurines funeraires et sur les peintures rupestres sont vetues de ce costume de base auquel viennent s�ajouter divers genres de vestes: vestes sans manches, ajustees et decolletees, vestes � manches courtes ou vestes � manches longues et amples des danseuses qui embellissent le mouvement (fig. 69).
Les vestes � manches courtes, qui font leur apparition � l�epoque des Trois Royaumes, deviennent tres prisees sous les Sui. Portees par les hommes comme par les femmes, elles jouissent toutefois d�une plus grande faveur aupres de ces dernieres. Les vestes ajustees, sans manches ou � manches courtes, voient leur vogue se prolonger jusqu�au debut de l�epoque des Tang. Habituellement faites de brocarts delicats, elles ont des manches unies ou ornees d�une bande de tissu contrasts. Ce style traduit l�inflence de la Perse et de l�oasis de Kuch�, influence qu�apportent les musiciens et les danseurs offerts en tribut � la cour de Chine. La premiere moitie de Vllle siede marque l�apogee des modes etrangeres. A la cour, il ne fait pas de doute que les plus traditionnalistes decrient cet habillement etranger parce qu�il expose trop le corps.
Les femmes s�attirent egalement des critiques parce qu�elles portent des vetements masculins. Aux VII et Vllle siecles, les elegantes de l�aristocratie et leurs domestiques aiment revetir de longs manteaux ajustes au col rabattu, qui se ferment � gauche. Ces costumes sont semblables � ceux qui portent les valets et les marchands etrangers represents par les figurines funeraires. Confortables, ces manteaux se portent � l�occasion de sorties comme les randonnees equestres et des parties de polo, nouveau sport introduit en Chine sous les Tang. Les Cavalieres sont aussi souvent representees avec un chapeau de style etranger (fig. v). Ces modes compliquent l�identification des figurines funeraires; il est, en effet, difficile de determiner si la personne qui porte un vetement particulier est d�origine etrangere ou chinoise ou s�il s�agit d�un homme ou d�une femme.
Un costume doit retenir plus particulierement notre attention. II s�agit d�un vetement aux poignets tres amples, aux epaulettes elargies et � manchettes, dont le corps est ajuste et decollete et la jupe constitute de panneaux aux dessins decoratifs et compliques. Parte de morceaux de tissus triangulaires sur les c�tts, la longue jupe � la ceinture elevee est, en outre, ornte de tissu contrasts. Combinaison d�elements etrangers et chinois, on croit que ce costume est une Sorte de vetement de danse (fig. 71), dont les precurseurs apparaissent sur des peintures que l�on attribue � l�artiste du
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