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- Croyances mortuaires
L�archeologie a maintes fois prouve que les Chinois ont, de toute antiquite, cru en l�existence des esprits des morts. La premiere mention d�une demeure reservee aux esprits des morts apparait dans une chronique initulee Zouzhuan, laquelle couvre la Periode allant de 721 � 463 av. J.-C.; le document nomme cette demeure les Sources jaunes ou les Neuf Sources mais ne fournit aucun autre detail au sujet de ce monde souterrain. On sait, cependant, que, selon la croyance, des offrandes et des sacrifices permettent aux esprits d�y vivre en paix. Les objets funeraires deposes avec le corps sont I�expression concrete des idees que Ton se fait, dans la Chine ancienne, de Tarne humaine et de sa destinee apres la mort. Ainsi, la croyance veut que la vie continue apres la mort et que les objets dont une personne a fait usage de son vivant lui servent toujours dans Tau-del�.
Tout au cours de la longue histoire de Chine, la vie apres la mort a fait Tobjet de maintes interpretations.
En 1972, un banniere en forme deTa eteexhumee d�une tombe Han,a Mawangdui, pres de Changsha. Cette banniere represente, de bas en haut, les enters, la societe humaine et les cieux, soit, probablement, le voyage de Tame (hurt) vers le del (fig. i).
D�apres certaines croyances chinoises anciennes, Tetre humain est habite par deux �mes, une �me immaterielle ou superieure appelee shen et composee de substance yang (principe masculin) et une �me materielle ou inferieure appelee gui et composee de substance yin (principe feminin). Liee au corps vivant, Tenergie du shen prend le nom de qi ou souffle. Apres la mort, le shen se separe du corps pour devenir un esprit resplendissant, appele ming ou hun, qui s�envole vers les spheres su- perieures. Ouant au gui, appele po lorsqu�il habite le corps vivant, il retourne � la terre lorsque survient la mort et reste avec le defunt dans sa tombe. Selon les coutumes funeraires, le shen habite aussi la tombe ou, plus precisement, les alentours de la tombe. Les objets, dont les figurines funeraires, laisses dans les caveaux � la disposition des esprits des morts, sont appeles depuis les debuts mingqi ou �instru�ments du ming�
Toujours selon la croyance ancienne, la tombe est le lieu de rencontre des vivants et des morts. Si les deux �mes du disparu ont quitte la vie terrestre, elles entretiennent neanmoins des relations privilegiees avec les vivants dont elles dependent pour leur subsistance. II s�agit-l� d�un arrangement benefique aux deux parties: les esprits comptent sur Taide des vivants pendant que ceux-ci demandent � ceux-l� qu�ils veillent sur leur bein-etre. En remplissant leurs obligations envers les esprits des disparus par des sacrifices ou des offrandes, les vivants font en sorte que les esprits interceded en leur faveur aupres des puissances de Tau-del�. Les vivants doivent-ils negliger leurs responsabilites envers les defunts, cependant, qu�ils s�attirent les foudres de ces derniers. II est done indispendable aux Chinois de Tantiquite d�apaiser les �mes car elles exercent une influence directe sur la vie et le devenir de la famille. Le culte des ancetres joue ainsi un r�le de premier plan au chapitre des croyances mortuaires.
La geomancie constitue, dans la Chine ancienne, un elementabsolumentessentiel � la preparation de funerailles. Le choix de Templacement le plus propice � la construction d�une maison, d�un temple, d�une tombe, etc., se fait � Taide d�une methode fondee sur la geomancie et appelee fengshui (litteralement �vent et eau�). Suivant la croyance, le bonheur attend la famille qui a su choisir le bon emplacement d�une tombe, le malheur celle qui en a choisi un mauvais. Selon les principes du fengshui, tout lieu ou les puissances de la nature coexistent en parfaite harmonie constitue un emplacement propice � la construction d�une tombe. Un lieu ideal, par exemple, est un terrain plat ou la montagne se marie � la riviere.
i Banniere montrant le voyage de l��me, decouverte dans la tombe de la marquise de Tai � Changsha. Epoque des Han occidentaux.
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